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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 19:35

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Il existe trois raisons d'absorber des substances : manger, guérir et jouir. Ces substances sont alors appelées respectivement des aliments, des médicaments et des stimulants. Tant dans les médicaments que dans les stimulants, une distinction peut être opérée entre l'effet principal et l'effet secondaire des substances absorbées. Cette distinction se retrouve déjà dans le terme 'pharmacologie', dérivé du mot grec 'pharmacon', qui signifie tant médicament que poison. Cela implique directement que les substances que nous administrons ne se caractérisent pas seulement par leur effet principal,, qui légitime leur qualité de médicament, mais également par leurs effets secondaires, qui expliquent leur caractère toxique.

 

Nous entendons donc par 'effet principal' l'effet désiré, l'effet visé. Par 'effet secondaire', nous entendons les effets - qui ne sont pas visés mais qui apparaissent néanmoins. Chaque médicament, chaque stimulant a des effets secondaires. La relativité de cette distinction est par exemple illustrée par la substance 'prométhazine', mieux connue sous le nom de marque Phenergan. Ce médicament est administré pour réduire des symptômes d'allergies, comme le rhume des foins, mais rend aussi somnolent. Si le médecin prescrit ce médicament contre un rhume des foins, l'effet de somnolence est considéré comme secondaire. Par contre, si Phenergan est prescrit en sa qualité de calmant, c'est l'effet antiallergique qui est considéré comme secondaire.

A chaque utilisation d'un médicament, la question de savoir si l'effet principal est suffisamment effectif pour que l'on puisse légitimer les effets secondaires - ou même le risque de ces effets, qui sont loin de toujours apparaître - mérite d'être posée. L'effet principal de l'aspirine - l'effet analgésique -est-il ainsi suffisamment puissant pour accepter le risque d'une gastrorragie chez un patient sur mille?

La dose d'une substance peut être si minime qu'elle n'a plus aucun effet. Si la substance est administrée en quantités plus importantes, les effets visés prédomineront. Par contre, si les quantités sont encore plus élevées, ce sont les effets toxiques qui prédomineront. La différence entre la dose minimale active et la dose maximale sans apparition de phénomènes toxiques est appelée la sphère thérapeutique.

Enfin, l'administration d'une substance peut s'accompagner d'une série d'effets qui n'ont rien à voir avec les propriétés pharmacologiques de la substance en question. Il s'agit alors d'effets placebo.

 

La dénomination des produits pharmaceutiques 

 

Les substances ont tout d'abord un nom chimique qui représente leur composition. Ces dénominations sont souvent très longues et compliquées et reçoivent pour cette raison un nom plus court et international, ce que l'on appelle les 'noms génériques'. Enfin, les fabricants donnent également un nom de marque à leurs produits. Il se peut donc qu'une substance soit connue sous toute une série de noms de marque. Les noms de marque sont toujours suivis par le signe R entouré d'un cercle.

Voici quelques exemples:

 

nom chimique : alpha-méthyl-phényléthylamine

nom générique : amphétamine

nom de marque : Dexedrine

 

nom chimique : 3, 4, 5-triméthoxy-benzoyl-méthyl-reserpat nom générique : réserpine

nom de marque : Serpasil, Banasil, Alserin, Raupoid, etc.

 

Pharmacocinétique 

 

La pharmacocinétique est la discipline qui étudie comment un produit pharmaceutique agit lorsqu'il se trouve dans le corps. Ceci dépend en premier lieu du mode d'administration. On distingue les modes suivants:

 

-    entéral = par le tube digestif

oral, per os : par la bouche, par l'action d'avaler 

sublingual : sous la langue, par suçage

rectal : par l'anus (suppositoire)

 

-    parentéral : par injection à travers la peau

intracutané : dans la peau

sous-cutané : sous la peau

intramusculaire : dans les muscles

intraveineux : dans une veine

intrapéritonéal : dans la cavité abdominale

intracardiaque : directement dans le coeur

 

-    par inhalation (inhaler, fumer)

 

-    transcutané : absorption (sparadrap)

 

L'aspect le plus important de l'administration per os est que la substance en question passe par le tube digestif, est absorbée par le sang et est ensuite dirigée vers le foie. L'une des principales fonctions du foie est de décomposer les substances étrangères et/ou de les transformer chimiquement de manière à ce qu'elles puissent être sécrétées par les reins. C'est ce que l'on appelle la biotransformation. Cela signifie que l'effet de nombreuses substances est moins puissant lorsqu'elles sont administrées per os. En cas d'inhalation et d'injection, il n'y a pas de biotransformation; les substances administrées de cette manière ont donc davantage d'effet. Une autre manière d'éviter la biotransformation dans le foie est d'opter pour l'administration rectale ou sublinguale (le nitrobate en cas d'angine de poitrine) parce que les vaisseaux sanguins de la bouche et du rectum ne conduisent pas d'abord au foie.

 

Un autre facteur qui a une influence sur la force de l'effet est que ce n'est pas spécifiquement la quantité de la substance présente dans le sang (le taux sanguin) qui détermine l'intensité de l'effet, mais plutôt la vitesse à laquelle le taux sanguin augmente. Le taux sanguin augmente lentement lorsque le sang absorbe une substance administrée per os. En cas d'injection ou d'inhalation, le taux sanguin augmente rapidement à très rapidement, ce qui provoque un effet beaucoup plus prononcé.

 

Les substances administrées atteignent l'endroit où elles doivent agir par le sang. Il est important de savoir dans ce cadre si les substances en question se dissolvent mieux dans de l'eau ou dans de la graisse. Lorsqu'une substance se dissout bien dans de l'eau, elle est facilement absorbée par le sang: Si une-- - substance se dissout bien dans de la graisse, l'absorption dans le sang est plus problématique, mais, par contre, la substance est facilement stockée dans le tissu adipeux, La substance ressort alors lentement du tissu adipeux.

 

Les substances sont également décomposées. Le foie joue un rôle particulier dans ce cadre, mais la dégradation est également assurée dans le reste du corps par des enzymes. Une enzyme est une substance qui provoque une réaction chimique sans subir de changement. On parle dans les milieux non médicaux d'une catalyse. Une substance qui revêt cette fonction est appelée un catalyseur. Il est important de savoir sur ce plan que certaines substances (également des médicaments) peuvent accélérer ou ralentir le processus de dégradation. Dans le cas d'une utilisation combinée, cela peut se traduire par un effet diminué ou accru. En voici quelques exemples:

 

-    la rifampicine (un antibiotique utilisé entre autres contre la tuberculose), qui accélère la dégradation de la méthadone et qui en ralentit donc l'effet;

-    la méthaqualone (un somnifère), qui ralentit la dégradation de nombreuses substances (également les opiacés) et qui en accélère donc l'effet.

 

Une notion importante dans ce contexte est la période de demi-valeur. Il s'agit du temps dont le corps a besoin pour éliminer la moitié de la substance présente, mesurée sur la base de sa concentration dans le sang.

 

Enfin, les substances, éventuellement biotransformées, sont sécrétées, généralement par l'urine. Certaines substances peuvent également être sécrétées par les fèces, la transpiration, la salive, les larmes et le lait maternel. Si les substances sont gazeuses, elles peuvent également être expirées par les poumons.

 

Agoniste-antagoniste 

 

Les produits pharmaceutiques sont administrés parce qu'ils ont un effet bien particulier. Cet effet est le résultat de leur réaction avec des molécules spéciales, appelées les 'récepteurs'. Le produit pharmaceutique est alors considéré comme l'agoniste d'un récepteur particulier. D'autres substances peuvent avoir un effet contraire sur le même récepteur; elles sont alors appelées des 'antagonistes'. Un exemple est l'agoniste 'morphine', dont la nalorphine est l'antagoniste et entrave l'effet de la morphine. Les antagonistes et les agonistes se livrent parfois une lutte entre eux pour avoir un effet sur le récepteur. Il s'agit alors d'antagonistes compétitifs. La situation contraire se présente lorsque l'antagoniste bloque le récepteur; il s'agit alors d'une inhibition non compétitive. Dans le premier cas, le blocage du récepteur peut être éliminé par une augméhtâtion de - la dose de l'agoniste; cela n'est pas possible dans le deuxième cas.

 

LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME NERVEUX

 

Pour bien comprendre l'effet des psychotropes - les produit pharmaceutiques qui agissent sur le cerveau et qui influent sur notre esprit - il est indispensable d'avoir une compréhension générale de la structure du cerveau. Voici un bref exposé sur le cerveau.

On compare souvent le cerveau à l'ordinateur. Le point commun de ces deux systèmes de traitement d'informations est que l'information est véhiculée par l'électricité. Une des différences est que les éléments constituant un ordinateur sont reliés les uns aux autres : l'ordinateur est un système continu. Notre cerveau, par contre, se compose de cellules nerveuses -appelées neurones - qui ne sont pas attachées les unes aux autres : notre cerveau est donc un système discontinu. Notre cerveau contient environ 10 000 000 000 neurones, auxquels s'ajoute une masse encore beaucoup plus importante de cellules de soutien, appelées cellules gliales. Chaque cellule nerveuse est reliée à 10 000 autres. Ensemble, elles forment un réseau par rapport auquel le superordinateur le plus sophistiqué n'est qu'un instrument rudimentaire.

 

Les neurones se composent d'un corps cellulaire et d'un prolongement, appelé 'axone', qui est en contact avec les dendrites des autres neurones. Voir fig. 1.

 

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La particularité du neurone est le fait qu'il existe une différence de potentiel entre l'intérieur et l'extérieur de la - cellule due à des différences de concentration d'ions de sodium et de potassium. Les ions Na se trouvent surtout à l'extérieur de la cellule, les ions K surtout à l'intérieur. La perturbation de ce rapport se traduit par un changement de la différence de potentiel. Cette perturbation peut se propager sur la surface de la cellule nerveuse par une sorte de mouvement ondulatoire. Cette perturbation est appelée le potentiel d'action. Ces perturbations se poursuivent le long des prolongements des cellules nerveuses -

les axones - et transmettent ainsi des messages. Aucune étincelle ne jaillit cependant vers la dendrite lorsqu'un potentiel d'action arrive à l'extrémité de l'axone. En fait, une substance particulière est sécrétée et stockée dans de petites vésicules qui se trouvent à l'extrémité de l'axone. Cette substance, appelée neurotransmetteur, passe par la membrane présynaptique, avance par la scissure étroite entre l'axone et la dendrite du neurone suivant, la synapse, et réagit avec des molécules spéciales de la paroi cellulaire du neurone suivant. Ces molécules sont appelées des récepteurs et se trouvent dans la membrane postsynaptique. Voir les figures 2, 3 et 4.

 

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Fig. 2    Photo au microscope électronique d'une synapse

a. neurone présynaptique avec vésicules

b. scissure synaptique

c. membrane postsynaptique

 

Sur chaque cellule nerveuse se trouvent environ dix mille synapses dont une partie est toujours active. Cette activité provoque donc constamment des perturbations sur le plan de la différence de tension.

 

A chaque fois que la résultante de toutes ces perturbations dépasse une certaine valeur limite, la cellule nerveuse génère un nouveau potentiel d'action qui est transmis vers les synapses suivantes le long de la terminaison de cette cellule.

Lorsque la clé (le neurotransmetteur) a ouvert la serrure de la porte, le neurotransmetteur est rejeté hors du récepteur et soit dégradé, soit repris et réutilisé dans le prolongement de l'axone. Ce processus est appelé la 'réabsorption'.

Des substances qui bloquent la réabsorption intensifient l'effet du neurotransmetteur parce que celui-ci reste dans la scissure synaptique et peut ainsi continuer à stimuler les récepteurs.

 

 

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Figure 3: La cheminement du neurotransmitter dans la synapse

 

 

 

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Fig 4. Photo au microscope electronique d'une synapse

 

Les fleches indiquent les vesicules qui versent leur contenu - des molecules de neurotransmitteur - dans la scissure synaptique

 

La cellule nerveuse est donc une sorte de petite calculatrice qui ne peut qu'additionner (lorsque les perturbations se renforcent mutuellement) ou soustraire (lorsque les perturbations agissent les unes contre les autres). Elle peut être comparée au transistor d'un ordinateur.

Prenons un exemple pour bien illustrer ce phénomène. Tout le monde connaît le réflexe péronéo-fémoral, où une petite tape sur le tendon du genou suffit pour faire tendre la jambe fléchie. Le mécanisme sous-jacent est que l'impact du petit marteau sur le tendon du genou stimule un sens qui se trouve dans le tendon. Ce sens transmet alors un signal - un ou une série de potentiel(s) d'action - le long de la cellule nerveuse vers une synapse de la moelle épinière. Le neurotransmetteur qui est ainsi libéré dans la moelle épinière stimule une cellule nerveuse suivante, dont le prolongement transmet les potentiels d'action vers les muscles de la cuisse. Ces muscles se contractent et font tendre la jambe. Le médecin n'a aucune difficulté à provoquer ce réflexe chez un patient, mais il est très difficile-de-générer_ soi-même le réflexe péronéo-fémoral. La raison est que la concentration de l'individu qui tente l'expérience correspond à une série de potentiels d'action 'à effet contraire' qui sont transmis de l'encéphale vers la moelle épinière, où ils entravent l'effet des potentiels d'action originaires du tendon du genou. Peu ou pas de potentiels d'action ne sont transmis vers les muscles de la cuisse et la jambe reste fléchie.

 

 

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Fig. 5.    Schéma du réflexe péronéo-fémoral

 

La possibilité que la communication entre les cellules nerveuses soit assurée par la libération de substances chimiques a été envisagée pour la première fois par le physiologiste britannique Thomas Elliot en 1905. Les premiers indices concrets ont été découverts en 1921 par Otto Loewi. Ayant placé dans une solution saline le coeur d'une grenouille, qui continuait ainsi à battre, il fit couler le même liquide par un autre coeur de grenouille. Puis, il stimula le nerf vague du premier coeur (le nerf vague fait ralentir le rythme cardiaque). Le premier coeur se mit effectivement à battre plus lentement - comme prévu - mais au grand étonnement du chercheur, le deuxième coeur se mit également à battre plus lentement, alors que le nerf vague de celui-ci n'avait pas été stimulé. Cela signifiait donc qu'une substance chimique était libérée par le nerf vague du premier coeur et que cette substance avait un effet sur le deuxième coeur par l'intermédiaire du liquide de perfusion. Cette substance a été identifiée plus tard par Sir Henry Dale comme étant de l'acétylcholine. -

 

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Fig 6. L'expérience de Loewi 

T = échelle du temps

S = stimulus

D = contractions coeur D

R = contractions coeur R

 

Comme nous l'avons déjà dit, la réaction entre le neurotransmetteur et le récepteur est une réaction très spécifique. Autrefois, on pensait qu'il n'y avait que quelques neurotransmetteurs : l'acétylcholine, dont nous avons déjà parlé, et une série de combinaisons ammoniacales organiques, les 'amines biogènes' : l'adrénaline, la noradrénaline, la sérotonine, la dopamine et l'histamine. Plus tard, il est apparu que certains acides aminés (les fondements des protéines) avaient une fonction de neurotransmetteurs, l'acide gamma-amino-butyrique (GABA) et la glycine étant les plus importants. Dans les années soixante-dix enfin, on a découvert que certains peptides (chaînes d'acides aminés) remplissent également cette fonction. Jusqu'à présent, on a identifié une trentaine de neurotransmetteurs, mais la liste est évidemment loin d'être complète. Il existe également des substances qui ne sont pas de vrais neurotransmetteurs, mais qui ont un effet sur, par exemple, le métabolisme des neurotransmetteurs, ce que l'on appelle les 'neuromodulateurs'. Enfin, les nerfs peuvent sécréter des substances qui-nlarrivent pas dans la scissure synaptique mais qui vont directement dans le sang ou dans l'espace libre extra-cellulaire et qui fonctionnent alors comme des hormones.

 

Tous les psychotropes ont un effet spécifique parce qu'ils agissent sur la transmission neuronale au niveau de la synapse. Les modes d'action peuvent être différents. Tout d'abord, la production - la synthèse - du neurotransmetteur peut être intensifiée par l'administration des composants de ce même neurotransmetteur. Ensuite,le neurotransmetteur est stocké dans des vésicules (l'entreposage). Les stupéfiants peuvent avoir un effet au niveau de l'entreposage, par exemple en cassant les vésicules qui protègent les neurotransmetteurs contre les enzymes dégradantes, permettant à ces enzymes de détruire le neurotransmetteur et d'en réduire ainsi l'effet. La troisième phase est la libération dans la scissure synaptique : la libération. Certains stupéfiants favorisent la phase de la libération, dáutres  la freinent, avec comme conséquence une

intensification ou une diminution de l'effet. La quatrième phase est la stimulation du récepteur: nombre de psychotropes imitent les neurotransmetteurs en se chargeant eux-mêmes de stimuler les récepteurs.

 

Une fois le récepteur stimulé, le neurotransmetteur revient dans la scissure synaptique, où deux cas de figure peuvent se présenter : le neurotransmetteur subit une dégradation enzymatique lorsque celui-ci est relâché par le récepteur ou les molécules du neurotransmetteur sont reprises (réabsorption) par le neurone présynaptique afin d'être réutilisées. Les stupéfiants peuvent renforcer la dégradation ou la freiner, et bloquer la réabsorption ou justement la favoriser.

 

Enfin, certains stupéfiants agissent sur des mécanismes qui interviennent après que la cellule ait été stimulée par un neurotransmetteur et en renforcent ou ralentissent ainsi l'effet. Ces stupéfiants agissent sur ce que l'on appelle les mécanismes post-récepteurs

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 19:24

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Nous allons maintenant présenter brièvement les principaux systèmes neurotransmetteurs.

 

L'acétylcholine

 

Comme nous l'avons déjà vu, l'acétylcholine (ACh) est le premier neurotransmetteur que l'on a découvert; il transmet des signaux depuis le nerf vague vers le coeur. L'ACh est également la substance qui transmet des messages depuis les nerfs périphériques vers les muscles, afin que ceux-ci se contractent. Le poison dans lequel certaines tribus indiennes enduisent leurs fléchettes contient une substance appelée curare, qui bloque les récepteurs ACh des fibres  musculaires et paralyse ainsi la victime.

Il existe également des fibres cholinergiques qui vont du SNC vers la glande surrénale, qui sécrète entre autres l'hormone

appelée adrénaline. Cette hormone permet au corps de-se battre- - _ ou de fuir en cas de situations de stress. D'autres fibres cholinergiques vont vers l'intestin, la vessie, etc. et ont un effet désactivant (parasympathique).

On sait aujourd'hui que deux sortes de récepteurs peuvent être stimulés par l'ACh. Certains récepteurs ACh réagissent à la muscarine (un composant de l'amanite, l'Amanita muscaria), d'autre pas. Ces derniers par contre réagissent à la nicotine, l'alcaloïde du tabac. Les récepteurs des fibres musculaires et de la glande surrénale sont du type nicotine, tandis que les récepteurs parasympathiques sont généralement du type muscarine. Tous les récepteurs ACh du SNC sont nicotinergiques. L'effet stimulant de la nicotine repose sur la stimulation de ces récepteurs.

Le pinang, un stimulant que l'on mâche dans de grandes parties du Sud-Est asiatique, contient de l'arécoline, qui agit sur les deux types de récepteurs.

 

La noradrénaline

 

La substance noradrénaline joue un rôle important dans les réactions que l'on a face à des situations de stress. Elle rend plus alerte (cette activation du cerveau depuis le tronc cérébral s'appelle la 'réaction d'alerte') et permet au corps de fuir ou de se battre, par exemple en stimulant le battement cardiaque, la circulation sanguine et la respiration de telle façon que les muscles reçoivent plus d'oxygène, et en vidant la vessie et l'intestin. C'est le réflexe classique de 'mouiller sa culotte'. Enfin, la norédraline donne une sensation de réussite, de victoire imminente, très importante quand il faut fuir ou se battre pour sauver sa peau. On pense qu'un taux élevé de noradrénaline, qui est probablement d'origine génétique, peut se traduire par une hypersensibilité. Les enfants timides ont un taux élevé de cortisol et de noradrénaline dans leur sang. Un taux trop bas se traduit par des problèmes de concentration et par une 

incapacité de 'faire la part des choses'. La noradrénaline a la fonction de neurotransmetteur dans le SNC, mais également d'hormone lorsqu'elle est sécrétée avec de l'adrénaline par la glande surrénale. La plupart des corps cellulaires des neurones noradrénergiques se trouvent dans le locus coeruleus, un noyau du tronc cérébral. Ces neurones envoient leurs axones vers le système limbique (inhibition de l'appétit), les noyaux subcorticaux et l'écorce cérébrale (l'état d'alerte). Le produit clonidine qui est utilisé contre les tensions artérielles trop élevées inhibe l'activité du locus coeruleus. Le même effet se retrouve dans les opiacés et les endorphines. Pendant_la phase de sevrage, le locus coeruleus est hyperactif (l'inhibition de l'opiacé disparaît). Pour faciliter la désintoxication, on prescrit parfois de la clonidine, qui se charge de diminuer l'hyperactivité du noyau.

Les autres corps cellulaires noradrénergiques se trouvent en divers endroits du tronc cérébral et envoient une partie de leurs axones vers les amygdales et une autre vers les neurones qui règlent la tension artérielle.

 

La dopamine

 

La dopamine n'est synthétisée que par quelques centaines de milliers de cellules, mais elles jouent un rôle extrêmement important dans les zones supérieures du SNC. On distingue parmi ces neurones dopaminergiques trois sous-groupes aux propriétés bien définies. Le premier groupe contrôle les mouvements : une carence en dopamine dans le système (nigro-striatal) se traduit par exemple par la maladie de Parkinson, dont les symptômes sont des tremblements, des raideurs et d'autres troubles moteurs, et, à un stade ultérieur, des signes de démence. Le deuxième groupe, le système mésolimbique, contrôle le comportement émotionnel. Le troisième groupe, le système mésocortical, projette exclusivement sur le cortex préfrontal. Dans cette partie de l'écorce cérébrale se situent différentes fonctions cognitives (mémoire, planification du comportement, abstraction), mais aussi plusieurs aspects émotionnels, en particulier liés au stress. Le système de gratification, que nous avons déjà abordé, fait partie de ce groupe. Le nucleus accumbens constitue un point de liaison important. La schizophrénie est liée aux troubles de ces deux derniers systèmes.

 

L'endorphine

 

Dans les années soixante-dix, on a découvert qu'un groupe de substances albuminoïdes, appelées endorphines et encéphalines, jouent le rôle de neurotransmetteurs et qu'elles stimulent spécifiquement les récepteurs sensibles aux opiacés. Nous sécrétons donc nos propres opiacés. 

 

La sérotonine

 

Les corps cellulaires des neurones qui travaillent avec de la sérotonine (également appelée 5-hydroxytryptamine, 5-HT) - les neurones sérotonergiques - se trouvent dans les 'noyaux du raphé' du tronc cérébral et envoient leurs prolongements (les axones) vers différentes zones de notre cerveau. Un des aspects les plus étonnants de ces neurones est qu'ils génèrent eux-mêmes des potentiels d' action, contrairement à la plupart des neurones. On-- peut les comparer à un pace maker, le dispositif qui génère des impulsions électriques pour aider le coeur à se contracter. Cette activité spontanée est ensuite modulée (accélérée ou ralentie) par un grand nombre d'autres neurotransmetteurs, dont la sérotonine. Il existe donc un système autorégulateur : la sérotonine est libérée au niveau des synapses mais inhibe ensuite la sécrétion de sérotonine. C'est ce que l'on appelle une rétroaction négative. Les neurones sérotonergiques sont surtout liés à l'écorce cérébrale, au système limbique et à une série d'autres centres cérébraux qui ont une fonction régulatrice au niveau sensoriel, moteur et associatif. On entend par 'associatif' le fait que les influx provenant des différents systèmes reçoivent une cohésion interne. Un bel exemple d'association est encore une fois la 'langue', un phénomène qui associe entre eux les aspects auditifs (entendre), visuels (voir des objets et lire en voyant des lettres) et moteurs (le contrôle des muscles du larynx). Pour bien intégrer toutes ces fonctions, notre cerveau dispose d'une série de points de liaison appelés 'relais'. La sérotonine a un effet inhibitoire sur les relais sensoriels et excitant sur les relais moteurs. Remarquons enfin que les effets de la sérotonine sont relativement lents à se manifester et à disparaître, ce qui suggère qu'elle a surtout un effet modulateur sur une activité synaptique trop rapide. Il semble que le système sérotoninique ait un puissant effet homéostatique sur la coordination de types d'activités sensoriels et moteurs complexes dans le cadre de types de comportements très diversifiés. Plus l'individu est alerte, plus le système sérotoninique est actif. Ou mieux : plus le système sérotoninique est actif, plus l'individu est alerte. Le système sérotoninique n'est inactif que dans la phase de sommeil REM, pendant laquelle le cerveau est parfaitement 'éveillé' et l'individu rêve le plus. Aussi étrange que cela puisse paraître, le système sérotoninique correspond bien à la situation de la phase REM : intense activité cérébrale et motricité fortement inhibée. Les syndromes psychiatriques sont de plus en plus souvent associés à des anomalies au niveau du système sérotinique : troubles affectifs, schizophrénie et états hyperagressifs. Il est important de constater dans ce cadre que l'effet de beaucoup d'antidépressifs semble être basé sur une intensification de l'activité sérotonergique. Les spécialistes pensent qu'il existe également un rapport entre une fonction sérotoninique inhibée et les troubles caractériels antisociaux, les comportements violents et les comportements impulsifs (4). La fenfluramine, un inhibiteur de l'appétit très fréquemment utilisé (nom de marque Ponderal), a un puissant effet négatif sur le système sérotoninique : une administration intraveineuse de 40 mg/kg sur des rats fait baisser le taux de sérotonine pendant deux semaines.

 

GABA

 

En 1976, Braestrup et Squire, ainsi qu'une équipe indépendante de Hoffman La Roche, ont découvert que le cerveau contient des récepteurs qui réagissent spécifiquement aux benzodiazépines. En cherchant ensuite le transmetteur naturel, ils ont trouvé un transmetteur qui est lié aux récepteurs de façon encore beaucoup plus étroite que le valium. Ils ont baptisé cette substance 'acide gamma-amino-butyrique' (abréviation américaine : GABA). Il s'agit d'un des neurotransmetteurs les plus répandus du SNC; pratiquement tous les neurones ont des récepteurs GABA. GABA est un neurotransmetteur inhibitoire. Sa fonction est donc d'inhiber toute une série de systèmes activants. Il existe deux types de récepteurs GAGA : GABA-Ô et GABA-13. Seuls les récepteurs GABA-6 sont stimulés par l'alcool, les benzodiazépines et les barbituriques, ce qui se traduit par une sensibilité moindre à d'autres stimuli.

L'effet anxiolytique de l'alcool est généré par les récepteurs GABA.

 

Le glutamate

 

Parmi les neurotransmetteurs les plus répandus du SNC, le GABA a un effet inhibitoire, alors que le glutamate a un effet excitant. Dans le domaine psychopharmacologique, le sous-type du récepteur N-méthyl-D-aspartate (récepteur NMDA) est le plus important. Son activation augmente la sensibilité aux stimuli des autres neurotransmetteurs. L'alcool et la PCP inhibent l'effet du glutamate et diminuent donc la sensibilité aux stimuli (5).

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 17:15

http://www.elishean.org/wp-content/uploads/2010/09/introspection.jpgIl faut que je lutte contre moi-même. Il faut que je me haïsse pour recommencer à m'aimer. Il faut que je me vomisse pour avoir de nouveau envie de me consommer. Je voudrais rêver en continu de mon âme, si délicate, si cristalline, si parfaite, je voudrais me voir m'embraser, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que mes cendres, et recommencer.

 

Sous mon crâne se battent dans une gigantesque orgie de lames de rasoir des milliards d'éclats de verre qui prétendent tous à la suprématie. Je voudrais ne plus faire qu'un, me brûler la gueule tant et tant et tant que tout cela redeviendrait un gigantesque plasma originel, un tas de particules élémentaires tournoyant sur elles-mêmes à des milliards de degrés, refaisant et défaisant leur unité à chaque millionième de seconde.

 

J'ai cru à un moment à l'existence d'un Dieu quelconque, qui communiquait avec moi -- qui s'exprimait à travers moi. Et sans m'en rendre compte je Lui ai barré la route. Mes intuitions se sont tues, ma Vérité la plus Grande a fermé sa gueule, et j'ai enfermé ma sous-vérité dans une autre coquille de noix subatomique, et encore, et encore, j'ai rajouté des écorces de plus en plus épaisses, jusqu'à ce que ma Lumière Fondamentale ne puisse plus montrer le bout de son nez. Et maintenant, qui suis-je pour faire marche arrière ?

 

Je n'ai pas les armes. Je suis beaucoup trop faible pour tout cela.

 

Ou bien non. Pourquoi ne pourrais-je pas virer tout cela ?

 

Parce que ce "tout cela" est le chemin de toute une vie. Parce que je ne suis que le cocréateur de ma misère.

 

Parce que j'étouffe, je suffoque, et je ploie sous mon propre poids.

 

Il n'y a que le Néant de leurs psycholytiques qui m'empêche de me haïr, en m'empêchant de me sentir coupable. Je me regarde de l'extérieur de moi-même, et je voudrais me vomir mais je ne peux pas.

 

Je veux que l'effet de cette merde redescende. Je veux ressentir à nouveau le flux et le reflux de mes propres émotions. Je veux me purifier par la souffrance. Est-ce trop demander à ces fantômes à seringue qui jettent leurs yeux sur moi comme on cracherait sur un condamné à mort ?

 

Il est quatorze heures cinquante.

 

Je regarde ma dépouille mortelle, en attendant impatiemment qu'elle revienne à la vie.

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 13:53

Sans-titre-1.jpg

 

Cliquez sur la photo ci-dessus pour agrandir.

 

 Produit Bad Trip - Difficult Experiences Total Classement par Bad Trip LSD-25 12.44 20.33 1082 Psilocybin Mushrooms 9.82 21.39 1685 HBW 8.40 24.40 277 Morning Glory 5.71 18.29 430 Salvia divinorum 5.11 18.82 1451 DMT 3.06 13.97 238 Mescaline 2.56 7.69 42 Ayahuasca 0.70 26.76 172 Cacti (Trichocereus) 0.59 13.02 237 Peyote 0 11.11 29 Cannabis 10.78 23.60 1438 Datura 8.86 34.60 259 Amanitas 8.39 16.13 170 Caffeine 7.10 27.87 188 Alcohol 5.42 18.40 439 Ketamine 5.38 14.62 262 DXM 4.77 18.26 619 Tobacco 4.88 11.38 127 MDMA 4.65 13.87 1214 Heroin 4.58 10.46 158 Cocaine 3.98 8.18 492 Nitrous Oxide 3.13 5.36 228 GHB 1.32 14.57 152 Classement par Difficult Experiences 
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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 19:58

L'échelle de Shulgin permet de déterminer le niveau d'action de la substance consommée.

 

Elle se répartie en 5 niveaux :

 

Plus/Moins (+/-) :

C'est le niveau d'efficacité d'une substance qui indique un seuil d'action. Si un dosage plus élevé provoque une plus grande réponse, alors le (+/-) était valide. Si une dose plus élevée ne provoque rien, alors c'était un faux positif.

 

Un Plus (+) :

La substance est sûrement active. La chronologie peut-être déterminée avec une certaine exactitude, mais la nature des effets n'est pas encore apparente.

 

Deux Plus (++) :

La chronologie et la nature de l'action de la substance sont apparentes. Mais vous avez toujours certains choix quant à savoir si vous acceptez l'aventure, ou si vous voulez reprendre votre activité normale. Les effets peuvent avoir un rôle prédominant ou peuvent-être refoulés pour reprendre une activité normale.

 

Trois Plus (+++) :

La chronologie et la nature de l'action de la substance sont apparentes. Vous n'avez pas la possibilité de refouler les effets. Vous êtes engagé dans l'expérience, pour le meilleur et pour le pire.

 

Quatre Plus (++++) :

Un état transcendantale rare, aussi appelé "pic de l'expérience", "expérience religieuse", "transformation divine", "état de Samadhi", etc. Il s'agit d'un état de bonheur, d'une participation mystique, d'une connectivité à la fois intérieure et extérieure avec l'univers, qui survient après l'ingestion d'une substance psychédélique, mais qui n'est pas nécessairement reproductible avec une ingestion ultérieure de cette même substance.

 

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 20:01
>PDF<

 

http://droguesblog.files.wordpress.com/2012/02/extrait_drogues_chiffres_cles_2012_-_ofdt1.jpg?w=500

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 19:56

Pour aider les décideurs politiques à y voir plus clair, le professeur David Nutt a publié en 2007 dans la revue scientifique The Lancet, une évaluation méthodique de la nocivité des drogues. L’étude en question (disponible ici dans une version améliorée publiée en 2010) établit un classement des drogues les plus consommées en Europe en fonction de leur dangerosité.

 Sans titre 2DOCUMENT :  http://www.rienquepourlui.com/wp-content/uploads/2012/01/Lancet-Drugs-Harm-2010.pdf  (en anbglais)


Pas moins de seize critères ont été identifiés : dangers directs et indirects pour la santé physique et mentale, la sociabilité, l’emploi de l’usager de drogue, risques physiques et psychologiques encourus par l’entourage proche, mais aussi la criminalité, le coût social et économique aussi bien localement qu’à l’international.
L’analyse a été appliquée à la vingtaine de drogues les plus consommées en Europe : alcool, tabac, cannabis, héroïne, cocaïne, crack, ecstasy, LSD, etc. Le résultat indique que l’alcool est de loin la drogue la plus néfaste, suivi par l’héroïne et la cocaïne tandis que le tabac se place bien avant le cannabis dans la liste des dangers publics.
Les détails du classement sont disponibles sous forme de graphiques.
Pour le reste, l’étude confirme que le système actuel ne lie pas le statut légal et les politiques aux méfaits réels.


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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 20:58

http://www.arenes.fr/local/cache-vignettes/L200xH309/CHAMBON-WEB-b5efc.jpgVoici un extrait du livre "La médecine psychédélique" du docteur Olivier Chambon.

Format PDF, 46 pages pour bien comprendre les psychédéliques (ou PDL), la dissociation drogues/PDL et l'importance du potentiel thérapeutique des PDL.

 

http://www.eboga.fr/Therapeuein/Olivier-Chambon-La-Medecine-Psychedelique.pdf

 

 

 

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